ACTUALITES
DANS LA MALADIE THROMBOEMBOLIQUE
FMC du
19 Décembre 2000 par le Dr. Gérard CASTILLON
PLAN
EMBOLIE
PULMONAIRE :
La maladie
thromboembolique reste une maladie fréquente, et grave, parfois méconnue.
Des études autopsiques systématiques montrent que le diagnostic d'embolie
pulmonaire n'a été fait que dans 30% des cas :
Causes
de méconnaissance :
- Age
élevé
- Insuffisance
cardiaque
- Insuffisance
respiratoire
- Formes
frustres et trompeuses,
- faible
rendement diagnostic et faible spécificité des examens clinique, radiologique,
ECG et gazométrique contribuent à masquer le diagnostic correct.
Y PENSER
TOUJOURS SUR TERRAIN A RISQUE devant une douleur thoracique, une dyspnée,
une toux, un petit décalage thermique, une aggravation inexpliquée d'une insuffisance
cardiaque ou respiratoire.
LA MORTALITE
DE L'EMBOLIE PULMONAIRE
- NON
TRAITEE EST ELEVEE : 30 à 40% de décès.
- RESTE
SIGNIFICATIVE SOUS TRAITEMENT 4 à 5% à trois mois,
- LES
RECIDIVES 2% à trois mois et LES HEMMORRAGIES 2 à 3% à trois mois
toujours à craindre.
L'incidence
de la thrombose veineuse est estimée à 1,6/1000 habitants par an.
- 30%
des patients présentent une récidive à 8 ans
- 30%
gardent des séquelles à type de maladie post phlébitique
- 30%
se compliquent d'embolie pulmonaire (Diagnostic scintigraphique)
![](../Images/haut.gif)
Facteurs
de risque THROMBOEMBOLIQUES :
- 1) CHIRURGIE
surtout abdomino pelvienne et orthopédique(PTH, PTG), IMMOBILISATION PLATREE
ALITEMENT PROLONGE (>4jours)
- 2) CANCERS
+++
- 3)THROMBOPHILIE
ACQUISE OU CONGENITALE +++ :
- Hémopathies
-
Malaladies inflammatoires chroniques( LED, BEHCET, PCE, CROHN)
-
Syndrome néphrotique
-
Syndrome des antiphospholipides, hyperhomocystéinémie
- Thrombophilie
- 4) Insuffisance
cardiaque congestive, insuffisance respiraloire, AVC, Paralysie des MI, Varices
des membres inférieurs
- 5) Maladie
thrombo-embolique et femme :
- Grossesse
- Post
partum
- Contraception
orale et traitement hormonal substitutif de ménopause
- 6) Long
voyage en avion
- 7) ATCD
personnels ou familiaux
![](../Images/haut.gif)
EMBOLIE
PULMONAIRE :ANGIO SCANNER OU SCINTIGRAPHIE PULMONAIRE ?
I SCINTIGRAPHIE PULMONAIRE :
- Une scintigraphie
normale élimine une EP. Valeur prédictive négative 99%.
- Une
scintigraphie de haute probabilité d'embolie a une valeur prédictive positive
de 80 %.
- Mais
70% des patients ayant une suspicion d'embolie ont une scintigraphie intermédiaire
de probabilité indeterminée : d'autres maladies peuvent positiver la scintigraphie
de perfusion. Associer ventilation et perfusion augmente la spécificité mais
augmente les coûts .
- Une BPCO,
une pneumopathie rend l'examen peu interprétable en raison des troubles de
ventilation perfusion.
- Coût
:
-
perfusion : 1410 Fr
- Ventilation
/ Perfusion : 2820 Fr
- Contre
indication : femme enceinte.
II ANGIO SCANNER Helicoidal
- Sensibilité
et spécificité trés élevées (94%) pour le diagnostic des EP PROXIMALES.
- Technique
peu invasive.
- Contre
indications rares (insuffisance rénale et allergie aux produits de contraste)
- Coût
moindre 880 F.
- Accessibilité
plus facile que les isotopes.
- Mais
l'angio scanner est peu performant pour le diagnostic des embolies distales.
- Faux
positifs possibles mais rares.
- Examen
de première intention en cas de suspicion d'EP.
![](../Images/haut.gif)
MALADIE
THROMBO EMBOLIQUE : STRATEGIE DIAGNOSTIQUE
- 1) Comment
utiliser au mieux le dosage des D- DIMERES :
- La fibrine
est le constituant principal du thrombus. Sa dissolution libère des produits
de dégradation de la fibrine comme les D-Dimères utilisés comme auxiliaire
diagnostic en présence d'une suspicion de maladie thromboembolique.
- Deux
types de test :
-
TEST AU LATEX : Rapide (2mn) mais peu sensible peu spécifique insuffisant.
-
TEST ELISA : Plus long (35 mn) mais quantitatif, plus sensible et plus
spécifique. Valeur seuil > 500 micro grammes par litre.
- Cet
examen, si le résultat peut être obtenu en urgence, lorsqu'il est négatif
permet d'éliminer un processus thrombo-embolique avec une valeur prédictive
négative de 99%.
- Il fait
donc partie de la stratégie diagnostique avec la stratégie suivante :
- PROBABILITE
CLINIQUE de phlébite:
-
D DIMERES négatifs:Diagnostic exclu
-
D DIMERES positifs :
-
Echographie doppler MI + = PHLEBITE
-
Echographie doppler MI - = Diagnostic exclu
- PROBABILITE
CLINIQUE D'EP :
- D DIMERES
négatifs : Diagnostic exclu
- D DIMERES
POSITIFS :
-
Echographie doppler MI+ : trés forte probabilité à confirmer par angioscanner
ou scintigraphie pulmonaire dans un second temps pour préciser le siège
et l'importance de l'embolie (valeur pronostique de ces examens).
- Echographie
doppler MI- : N'exclu pas le diagnostic. Angio-scanner ou scintigraphie
pulmonaires nécessaires (Valeur diagnostique et pronostique de ces examens)
- Echographie
doppler négative :Deux attitudes possibles
- 1)
La scintigraphie est facilement réalisable et il n'y a pas de pathologie
pulmonaire sous jacente :
-
Scintigraphie pulmonaire négative : diagnostic exclu
- Scintigraphie
pulmonaire positive : diagnostic certain
- Scintigraphie
douteuse : Angio scanner de complément
-
Angio scanner + : Diagnostic certain
- Angio
scanner négatif : Stop ou Angio pulmonaire conventionnelle
a discuter( petites embolies distales)
- 2)
ANGIO SCANNER DE PREMIERE INTENTION :
- POSITIF
: DIAGNOSTIC CERTAIN
- NEGATIF
:
- Scintigraphie
pulmonaire :
- Négative
diagnostic exclu
- Positive
diagnostic retenu
- Douteuse
: angio pulmonaire :
- Positive
diagnostic certain
- Négative
diagnostic exlu
![](../Images/haut.gif)
PLACE
DE L'ECHOCARDIOGRAPHIE DANS LE DIAGNOSTIC D'EMBOLIE PULMONAIRE
- Une
obstruction brutale de 40 % du lit vasculaire entraine une dilatation des
cavités droites secondaire à une HTAP aiguë.
- Ces
anomalies morphologiques et hémodynamiques peuvent être détectées par l'échocardiographie
doppler cardiaque de façon non invasive :
-
Signes directs :
-
le thrombus dans les cavités droites (exeptionnel)
- Signes
indirects :
- VD/VG
> 0.68
- Diamètre
VD > 30 mm
-
Septum paradoxal
- IT
avec HTAP
- Examen
intéressant en cas :
-
D'accessibilité rapide (notamment en même temps que l'échodoppler
veineuse)
- En
cas de TVP chez qui on suspecte une migration embolique.
- En
cas d'EP avec signes de gravité clinique, chez un patient peu transportable
en raison de la gravité clinique pour le premier bilan au lit du malade
afin d'orienter la stratégie diagnostique.
- IL.N'EST
TOUTEFOIS PAS QUESTION DE RETARDER UN DIAGNOSTIC D'EMBOLIE PULMONAIRE SI L'ECHOCARDIAQUE
N'EST PAS REALISABLE EN URGENCE OU RETARDE ANGIOSCANNER OU SCINTIGRAPHIE (
OU ANGIOGRAPHIE CONVENTIONNELLE).
![](../Images/haut.gif)
BILAN
ETIOLOGIQUE
Jusqu'où
aller dans le bilan étiologique ?
Les étiologies
de la maladie thrombo-emboliques sont dominées par les cancers et les anomalies
constitutionnelles de l'hémostase prédisposant aux thromboses.
A)
La recherche d'un cancer occulte
s'avère
positive dans 6 à 8% des cas et sont presque toujours découverts aprés 40
ans.
- Elle
nécessite le bilan minimum suivant :
- Examen
clinique avec TOUCHERS PELVTENS, NFS, plaquettes, VS, radiographie de
thorax, Hemocult.
-
Femme de + de 40 ans: Examen gynécologique systématique( seins TV), mammographie
et échographie pelvienne systématique.
-
Homme de + de 50 ans : TR + PSA+Echographie prostatique.
- On proposera
assez largement :
- A
+ de 50 ans : Electrophores des protides à la recherche d'une gammapathie
monoclonale
- Une
échographie abdominale pour explorer le foie et les organes profonds que
sont le pancréas et les reins.
-
Les autres examens ne seront pratiqués qu'en cas d'orientation clinique
( endoscopies digestives, scanner ou IRM abdomino thoracique.
- Les cancers
les plus fréquemment rencontrés dans l'année qui suit un épisode thrombo-embolique
sont par ordre décroissant :
-
K Prostatique (26%),
-
du poumon et du colon (21%),
- du
pancréas (10%),
-
puis de l'abdomen,
- du
sein et des reins.
- Les
cancers sont plus fréquents en cas de thrombose récidivante ou de LOCALISATION
INHABITUELLE +++
B) RECHERCHE D'UNE THROMBOPHILIE
- Il existe
de très nombreuses anomalies héréditaires de l'hémostase qui concourent au
développement d'une TVP.
- On insistera
sur la fréquence d'un cofacteur acquis tel qu'une immobilisation, une intervention
chirurgicale, une contraception, une grossesse ou le post partum.
- Les découvertes
dans ce domaine ne cessent d'évoluer. On citera par ordre chronologique :
-
Le déficit en AT III ( 1965)
-
Le déficit en protéine C ( 1981) et protéine S ( 1984)
-
La résistance à la protéine C activée rattachée à une mutation du facteur
V Leiden(1993)
-
L'hyperhomocysteinémie (1994)
-
La mutation du gène de la prothrombine G20210 A (1996)
-
L'augmentation du facteur VIII sérique ( 1998)
- Parmi
ces nombreuses anomalies, le bilan étiologique doit tenir compte moins des
données historiques que de la prévalence de ces anomalies dans les populations
atteintes de TVP.
- On insistera
aussi sur certaines associations d'anomalies retrouvées dans ces populations
avec une grande fréquence, notamment l'association mutation du facteur V Leiden
et la mutation du gène de la prothrombine.
THROMBOPHILIE
|
Population générale |
ATCD de TVP (%) |
Déficit ATIII |
0.02 |
1 |
Déficit Prot C |
0.3 |
3 |
Déficit Prot S |
- |
1.5 |
Mutation V Leiden |
5 |
20 |
Mutation de la prothrombine |
2 |
6 |
Facteur VIII > 150% |
11 |
25 |
Hyperhomocystéinémie |
5 |
10 |
Association V Leiden + mutation de la prothrombine |
- |
20-40 |
Interactions
fréquentes entre Thrombophilie et facteurs acquis
CAUSE |
Risque Relatif de TVP |
Pas de pilule |
1 |
Traitement pilule |
3.5 |
Facteur V Leiden |
6.9 |
Facteur VIII > 150 UI/dl |
4 |
Pilule + Facteur VIII |
9 |
Pilule + Facteur V |
34.7 |
![](../Images/haut.gif)
THROMBOPHILIE
HEREDITAIRE : QUEL BILAN DEMANDER ?
Terrain
: Chez un sujet jeune, aux ATCD familiaux de TVP, surtout si thrombose récidivante,
même s'il existe des facteurs acquis favorisants.
Bilan
minimum indispensable :
- Mutation
du facteur V Leiden
- Mutation
du gène de la prothrombine
- Hyperhomocystéinémie
- Peut
être facteur VIII en raison de sa grande fréquence ( mais incidence de TVP
faible) surtout si jeune femme.
On
conseille volontiers :
- Déficit
en Protéine S, Protéine C, antithrombine III
- MAIS
: Prévalence très faible rend leur rentabilité assez faible.
QUAND
FAIRE CE BILAN ? :
- A distance
de L'EVENEMENT,
- du
TRAITEMENT ANTICOAGULANT,
- d'une
GROSSESSE
- ou
d'un TRAITEMENT HORMONAL
Certains
tests sont faussés par l'état inflammatoire
- RISQUE
DE FAUX DIAGNOSTIC PAR EXCES SOUS TRAITEMENT +++
- Certains
facteurs sont diminués par les AVK : Protéine C, Protéine S, Facteur VIII
( dosage possible sous héparine)
- Certains
facteurs sont diminués par l'héparine : Antithrombine III( dosage possible
sous AVK)
THROMBOPHILIE
ACQUISE :
Bilan
minimum
- NFS,
Plaquettes
- TP TCK
( anticoagulant circulant ?) avant traitement
- Protéinurie
+électrophorése des protides
- Anticorps
antiphospholipides
II
PEUT- ON TRAITER UNE PHLEBITE EN AMBULATOIRE ?
Depuis
3 à 4 ans c'est possible mais sous certaines conditions strictes
- Le
diagnostic doit être certain
- affirmé
par une échographie doppler veineuse des membres inférieurs obtenue rapidement.
-
50 % des tableaux de « phlébite » clinique ne sont pas des phlébites.
On doit éliminer:
- Une
rupture de kyste poplité
- Un
hématome
- Un
érysipèle
-
Une déchirure musculaire
-
Une lymphangite
-
D'autres diagnostics plus rares : érythème noueux, pathologies cutanées
ou sous cutanées.
- Accord
du patient, de son entourage et du médecin traitant.
- THROMBOSE
VEINEUSE SOUS POPLITEE (faible risque d'embolie pulmonaire )
- Absence
de signe clinique d'embolie pulmonaire( dyspnée, douleur thoracique, crachats
hémoptoïques, signes pulmonaires, tachycardie, tachypnée etc...)
- Absence
d'affection hémorragique rendant difficile l'utilisation du traitement anticogulant
à domicile
- Possibilité
d'un suivi médical et paramédical quotidien( visite, téléphone, IDE ), possibilité
d'un suivi biologique.
- Absence
de cancer (anticoagulation difficile et plus dangereuse) et Absence de grossesse
en cours
- Contrôle
échodoppler à J+8 si signes cliniques persistants sinon J+30 puis à 3 ou 6
mois en fonction de la durée du traitement anticoagulant.
![](../Images/haut.gif)
TRAITEMENT
CURATIF DE LA MALADIE THROMBO EMBOLIQUE :
I HEPARINE NF OU HBPM ?
Toutes
les études comparant HNF et HBPM entre 1999 et 1997 ont montré une efficacité
équivalente mais :
- HNF (
Héparine IV en SE) est plus efficace sur les symptômes inflammatoires que
HBPM quand existent de gros signes inflammatoires, notamment dans les thromboses
proximales.
- HNF
par voie sous cutanée pas de différence mais moins pratique ( 3 injections
au lieu de 2 voire une injection), non faisable en ambulatoire.
- Coût
supérieur de l'HNF par rapport à HBPM
- Les HBPM
étaient considérées jusqu'en 1997 comme plus sécurisantes car donnant moins
d'hémorragies et moins de thrombopénies. EN FAIT, deux études récentes de
1997 remettent en cause cette sécurité des HBPM comparées à l'héparine par
voie veineuse en SE : Le risque hémorragique des HBPM a été manifestement
sous estimé et il ne semble en fait pas y avoir de différence entre les
deux méthodes.
- Ceci
a déclenché une enquête de pharmacovigilance en 1999 : Le risque hémorragique
est particulièrement grand avec les HBPM chez les sujets âgés de plus
de 75 ans et les insuffisants rénaux où le risque hémorragique est multiplié
par 4 à l'origine des nouvelles recommandations :
-
Traitements courts ( < 10 jours) pour éviter les thrombopénies et minimiser
le risque hémorragique.
- Relais
rapide par les AVK
-
Surveillance biologique stricte ( Plaquettes tous les trois jours, activité
anti Xa systématique si accident hémorragique, âge > 75 ans, insuffisant
rénal. Taux efficace : 0.5 à 1 u/ml)
-
EXCLUSION DES PATIENTS A CLEARANCE < 30 ML/mn pour les HBPM ? ?Adaptations
posologiques sur terrain à risque.
Quel
coût ? HNF IV ou HBPM en milieu hospitalier (hors prix d'hospitalisation)?
Le coût
total ( Médicament + materiel + suveillance biologique) du traitement en milieu
hospitalier HBPM en 2 injections ( 344.9 F + 44.1 F) vs Heparine non fractionnée
intraveineuse (336.3 F +- 74.9 F) est équivalent mais le confort du malade
est moindre avec HNF et le temps infirmier supérieur avec l'HNE ( 104 mn +-
10 mn) qu'avec une HBPM(42 mn +- 7 mn).
Coût
du traitement initial ambulatoire ( 6jours) d'une thrombose veineuse profonde
par HBPM. (tarif ville 1997)
|
Fraxiparine |
Lovenox |
Fragmine |
Innohep |
Prix (6j) |
978.20 Fr |
1013.56 Fr |
905.20 Fr |
576.60 Fr |
Prix / jour |
112.03 Fr |
117.93 Fr |
99.87 Fr |
|
Coût infirmier
/ j |
51 Fr |
51 Fr |
51 Fr |
22.50 Fr |
Coût total quotidien |
163.03 Fr |
168.93 Fr |
150.87 Fr |
96.10 Fr |
II
LE TRAITEMENT ANTICOAGULANT PAR AVK : QUAND ? COMMENT ?
Quand
? :
- Les relais
précoces des héparines par les AVK permettent de réduire les coûts de la maladie,
tout en limitant les risques de thrombopénie à l'héparine. Début du traitement
en même temps que l'héparinothérapie sauf :
- en
cas d'embolie pulmonaire (on s'autorise parfois 48 h d'héparine seule
pour avoir un peu de recul sur la CAT ultérieure en fonction de l'évolution
: Fibrinolytiques ? Filtre cave ?)
-
en cas de risque hémorragique prévisible
- Leur
rôle : prévenir les récidivesde TVP mais aussi les séquelles+++ (Rôle de l'écho
doppler de contrôle avant arrêt des AVK à 3 ou 6 mois)
Comment
? :
- Aprés
absorption d'AVK, il existe une PHASE D'HYPERCOAGULABILITE due à la
baisse initiale des protéines C et S, inhibitrice de la coagulation imposant
un traitement héparinique d'au moins 5 jours, même si TP et INR ont chuté
rapidement.
- La
surveillance se fait sur l'INR : L'objectif de traitement est un INR
entre 2 et 3 permettant d'utiliser la plus faible dose possible d'AVK
en minimisant les risques de complications hémorragiques. 17% d'hémorragies
si INR>3 contre 4% si INR < 3
- Respect
des contre indications :
- Grossesse,
- intolérance
ou résistance aux AVK,
-
Débilité ou troubles psychiatriques graves ou refus du malade de la surveillance
biologique de son traitement.
-
HTA sévère mal équilibrée,
- Trauma
crânien récent,
- AVC
hémorragique,
- Varices
oesophagiennes,
-
insuffisance hépatique, insuffisance rénale grave,
-
pathologie hémorragique dont la cause n'est pas contrôlée.
- Attention
aux interactions médicamenteuses : Vérifier INR après tout changement
thérapeutique ( Tt ATB, Hypolipémiant, antiarythmiques : etc..)
III
DUREE DU TRAITEMENT PAR AVK ? :
- Plus
il est prolongé moins il y a de récidive mais plus le risque hémorragique
est élevé.
- Objectif
clair : Réduire les récidives sans favoriser un excès d'accidents hémorragiques
:
- La durée
du traitement est controversée +++ : Dépend
- du
siége de l'extension des caillots,
-
de la cause de la thrombose,
- du
bilan échodoppler évaluant les séquelles et les risques d'arrêt
des AVK.
Risques
de récidive :
Faible < 10% / an |
Modéré 10-20% /
an |
Elevé>20 % / an
|
1) TVP distales à
facteur déclenchant transitoire : Chirurgie, trauma, immobilisation, voyage
prolongé, pilule
2)TVP distales idiopathiques
|
1) TVP proximales idiopathiques
et/ou embolie pulmonaire |
1) TVP à facteurs
déclenchants permanents : néoplasie, anomalies de l'hémostase, syndrome
des antiphospholipides
2) TVP récidivantes
idiopathiques
|
Risque
hémorragique: SCORE DE LANDEFELD :
Permet
de prédire les patients à plus haut risque hémorragique
- 1 point
=
-
age > 65 ans
-
Atcd d'hémorragie digestive
- HTA
non contrôlée,
-
insuffisance rénale ou hépatique,
-
alcoolisme,
- anémie
sévère,
-
néoplasie (difficultés à équilibrer l'INR)
- 2
points =
- ATCD
d'AVC ancien ou récent
Risque |
Hémorragies |
Faible
< 5% / an |
Score Landefeld
0 |
Modéré
5-10% / an |
Score Landefeld
1-2 |
Elevé >
10% / an |
Score Landefeld
>2 |
3
certitudes :
- Le
traitement par AVK (INR = 2-3) est le moyen actuel le plus efficace en prévention
secondaire des récidives de TVP
- plus
le temps passe plus le risque de récidive thromboembolique diminue mais
pas pour tous les patients ( lesquels ? ? ?)
- Le
risque hémorragique augmente avec le temps, surtout chez le patient âgé
Recommandations
( CHEST 1998) :
- 3
mois à 6 mois :
-
premier épisode de TVP associé à un risque réversible.
- 6
mois au moins:
- Premier
épisode thrombotique idiopathique
- 12
mois ou au long cours :
-
Thrombose veineuse récidivante
-
premier épisode thrombotique associé à un risque identifié non réversible
:
- CANCER
-
Mutation du Facteur V Leiden homozygote
-
Mutation de la prothrombine homozygote
- Antiphospholipides
-
Déficit en AT3, Protéine C, Protéine S
Cas particuliers
: Il s'avère dans un essai contrôlé récent français (essai DOTAVK décembre
1999) qu'après un premier épisode de TVP, quelque soit le facteur de risque
: permanent (cancer), temporaire (chirurgie) ou non décelable : 6 semaines
d'AVK sont suffisantes pour une TVP distale 3 Mois d'AVK pour une TVP proximale.
Réserver
plutôt ces durées courtes aux sujets âgés avec contrôle échodoppler
toujours avant arrêt des AVK.
IV
INDICATIONS DES INTERRUPTIONS DE LA VCI
Elles
sont relativement rares.
![](../Images/haut.gif)
THROMBOPENIES
INDUITES PAR L'HEPARINE
- Sont
d'origine Immunoallergique, due à la production d'anticorps IgG dirigés contre
le complexe Facteur 4 plaquettaire-Héparine.
- La thrombopénie
est due à l'activation massive des plaquettes, responsable de thromboses artérielles
et veineuses mais aussi à l'élimination par les cellules du systéme réticulo-endothélial
des complexes anticorps- facteur 4- plaquettes.
- Elles
sont beaucoup plus fréquentes sous HNF que sous HBPM.
DIAGNOSTIC
:
- Thrombopénie
absolue (< 100 000) ou relative (baisse > 30%) survenant à partir du 5 ème
jour de traitement.
- Survenue
d'une thrombose artérielle ou veineuse, aggravation de la thrombose préexistante
malgré le traitement par héparine.
- Nécessité
d'un diagnostic de certitude +++ car ultérieurement le risque est plus élevé
de faire une TIH en cas de réintroduction d'héparine et, en cas de nouvel
épisode de TVP moins de 3 mois après une TIH, contre indication absolue à
l'usage d'héparine +++
- Le diagnostic
nécessite de :
- Eliminer
:
-
Fausse thrombopénie par thromboagglutination à l'EDTA,
-
infection,
- autre
thérapeutique.
-
Affirmer :
-
Test d'aggrégation plaquettaire en présence d'héparine( délicat)
-
TEST ELISA à la recherche d'anticorps IgG anti complexes Héparine-FP4.
- Ces
tests doivent être faits en phase aiguë +++ :
- disparition
des anticorps en 4 à 6 semaines après l'accident
- Régression
de la thrombopénie à l'arrêt de l'héparine.
- Les
deux tests sont indispensables car ils peuvent être discordants :
- Test
ELISA + et aggrégation plaquettaire - : Anticorps anti héparine-FP4
de type Ig A ou Ig M
- Test
ELISA - et aggrégation plaquettaire + : Rechercher autres anticorps anti
Inter Leukine 8 ou anti NAP 2 beaucoup plus rares.
CONDUITE
A TENIR :
- STOPPER
L'HEPARINE IMMEDIATEMENT dès la suspicion diagnostique sans attendre les résultats
biologiques
- HOSPITALISER
EN URGENCE SI MALADE AMBULATOIRE
- DEMMARRER
UN TRAITEMENT PAR UN INHIBITEUR DE LA THROMBINE : Danaparoide Sodium (ORGARAN).
- LES
AVK ne sont pas recommandés d'emblée car inefficaces pendant plusieurs jours,
ils majorent le risque de thrombose et le risque de nécrose cutanée en diminuant
la proteine C. Les AVK ne seront commencés que lorsque le taux de plaquettes
dépasse 100 000.
![](../Images/haut.gif)