MENOPAUSE traitement
hormonal (THS).
FMC du 15 janvier
2002 : Pr. POULAIN Département Gynécologie-Obstétrique,
Hôtel-Dieu, CHU RENNES
Introduction
Ménopause
= arrêt définitif et physiologique de la folliculogénèse.
Le syndrome
= déficit en estradiol
(aménorrhée, bouffées vasomotrices, sécheresse
vaginale, atrophie des organes estrogéno-dépendants,
)
1 des
enjeux actuels = THS
- prescription
plus complexe quinitialement imaginé (multiplicité des
situations et des schémas de prescription)
- ne
pas sécarter de la prévention des K génitaux
(fréquents chez les femmes âgées).
BUTS
DU THS
Traiter
les troubles liés au déficit E2 :
- bouffées
de chaleur, altérations de la peau et des phanères, atrophies
muqueuses (vulve, vagin,..) ...bien être général des
femmes.
Prévention
de lostéoporose et de ses conséquences :
- fracture-tassements
vertébraux, fractures des os longs. Enrainant un impact sur la qualité
de vie et la mortalité des femmes âgées.
Action
préventive vasculaire, discutée actuellement
OSTEOPOROSE
et THS 
En
France l ostéoporose serait responsable chaque année
de :
- 50.000
fractures du col du fémur,
- 35.000
fractures de l avant-bras,
- 40
à 65.000 tassements vertébraux.
On
prévoit une x 2 dans les 20 ans à venir en l absence
de prévention .
THS
: puissante action anti-ostéoclastique.
THS
et protection osseuse 
- protège
contre la déminéralisation osseuse (études contrôlées)
- en 5-7
ans, diminution de 50% (vraisemblable ?) du risque fracturaire,
- l effet
bénéfique s efface quelques années après
l arrêt ,
- faut
il réserver le THS aux femmes de plus de 60-65 ans ?
L effet
s atténue au delà de 70-75 ans à moins
de traiter > 20 ans.
THS
et prévention du risque cardio-vasculaire 
- amélioration
du profil lipidique (strogènes par voie orale)
- mais
pas de confirmation clinique,
- Nurses
Health Study : THS => 0,5 risque d accidents CV,
- Etude
contrôlée HERS (prévention secondaire) : pas
d effet artériel et risque thrombo-embolique veineux confirmé.
.
THS
et prévention du risque cardio-vasculaire 
- prévention
primaire : OK
- mais
prudence si tabac, athérosclérose débutante, hérédité
- prévention
secondaire : NON
- si accidents
coronariens : Stop THS.
PAILLARD
F. Forum Besins Rennes, 27/6/2000
THS et K du sein 
- augmentation
du K du sein : risque suggéré, non formellement démontré
- augmente
avec la durée du traitement,
- deviendrait
significatif à partir de 10 ans de THS (RR 1,2)
- en tenir
compte si on veut traiter longtemps des femmes >60 ans.
THS et K du sein : méta-analyse d OXFORD 
- 51 études,
53.865 patientes, 17.949 sous THS, 35.916 contrôles,
- RR K
du sein augmente de 1,028 par année de retard de ménopause,
- RR K
du sein augmente de 1,023 par année de THS soit un risque faible :
2 K du sein pour 1000 femmes traitées 5 ans, 6 en 10 ans, 12 en 15
ans.
- les
K du sein sous THS sont de meilleur pronostic !
NON Ils sont mieux dépistés
Lancet
1997; 350 : 1047-1059.
Principes
du THS 
- Apport
séquentiel æstro-progestatif :
-
estradiol naturel ou dérivé : 17 ß-estradiol
ou valérate destradiol.
- apport
associé de progestérone ou dun progestatif
- risque
iatrogène de lésions de lendomètre, en particulier
adénocarcinome
- exception :
femme ayant eu une hystérectomie totale
- Choisir
moindre retentissement vasculaire et métabolique.
17
ß estradiol et valérate d estradiol 
- voie
orale Estrofem (1-2 mg), Estreva (1,5 mg), Oromone (1-2 mg), Provames (1-2
mg) et Progynova (1-2 mg)
- voie
la mieux acceptée, augmentation du HDL-C mais effet d
augmentation des triglycérides.
- voie
percutanée en gel strogel (1 mesure), strodose (2
pressions), Estreva (3 pressions)
- ou transcutanée
(patch)
- bihebdomadaires
= sclim, Systen, Menorest, Thaïs, Estraderm
- hebdomadaires
= Femsept, Climara.
- administration
intra-nasale du 17ß-estradiol =Aérodiol
Quel
strogène et à quelle dose ? 
- tous
sont similairement actifs, quelque soit la voie d administration,
- de faibles
doses sont elles aussi efficaces sur l ostéoporose ?
-
oui si l estradiolémie plasmatique atteint 50-60 pg/ml,
- soit
environ
2mg de 17 ß-estradiol par voie orale, 1,5 mg par voie percutané,
50 µg par voie transdermique,
- il existe
des variations individuelles :
- ½
doses si mauvaise tolérance, surcharge pondérale, femme
âgée.
Utiliser
la voie nasale ? 
- Aérodiol
® (NR)
- 1 pulvérisation
/jour dans chaque narine (300 µg/j)
- dose
facilement modulable
- la femme
a une préférence pour cette voie d administration.
- en cas
de rhume !
- se
moucher, pulvériser et attendre au moins 10 avant de
se moucher, sinon double dose dans le sillon gingival supérieur.
Progestérone
et progestatifs 
- uniquement
voie orale = comprimés ou gélules
- Progestérone
naturelle micronisée = Utrogestan, Estima(Gé)100-200 mg,
- Progestatifs
- isomère
de la progestérone = Duphaston,
- dérivés
pregnanes = Lutéran, Colprone, Gestoral, Démegestone,
- norpregnanes
= Surgestone, Lutenyl.
Préparations
stro-progestatives 
- par
voie orale :
- séquentiel
continu avec règles = Climaston (1/10 ou 2/10), Climène,
Divina, Triséquens.
- combiné
continu sans règles = Kliogest
- en gel
= Femsept-combi ( séquentiel continu avec du lévonorgestrel).
3
Schémas de prescription 

Bilan
préalable à la prescription d un THS 
- atcd
vasculaires, métaboliques et carcinologiques,
- examiner
: Poids, TA, seins, examen gynécologique,
- explorations
complémentaires :
- mammographie
+++, bilan glucido-lipidique,
- Frottis
Cervico-Vaginal si non fait dans les 2 dernières années.
Contre-indications
- Antécédent
de K hormono-dépendant (sein, endomètre).
- Risque
vasculaire ou atcd daccidents artériels ou veineux à discuter
si atcd non récents, en accord avec le cardiologue.
- les
hypertriglycéridémies restent une CI.
- CI classiques
des strogènes : lupus, atteinte hépatique sévère,
tumeurs hypophysaires, otospongioses, porphyries
Contre-indications
? 
- HTA ?
voie percutanée ou transdermique, surveillance TA.
- diabète
? voie percutanée ou transdermique, surveillance.
- coronaropathie
? prudence (JF PAILLARD).
- atcd
thrombo-embolique ? voie percutanée ou transdermique si ancien.
- AVC ?
précautions d emploi si guérison de l AVC.
- Pb oculaire
vasculaire ? à discuter avec l ophtalmologiste.
- hyperlipidémie
? uniquement pour les hypertriglycéridémie.
THS
chez une femme traitée pour un K 
- col,
vagin, vulve = non hormono-dépendants (type histologique K glandulaires
ou adénocarcinomes)
- ovaires
= pas de CI (c.orale diminue le risque de K ovarien),
- K endomètre
= discussion avec le cancérologue si bon pronostic,
- K du
sein = reste une CI absolue, reste à étudier
- femmes
porteuse d'un K ovaire-endomètre : RR K sein x4 ? mammographie/an.
Surveillance d une femme sous THS 
- après
3-4 mois, vérifier que les doses conviennent,
- bilan
clinique annuel,
- bilan
biologique glucido-lipidique /12-18 mois,
- mammographie
/ 2 ans en l absence d anomalie clinique.
Signes
d appel de surdosage en estrogènes 
- métrorragies,
- mastodynies,
- sensation
de gonflement, prise de poids, jambes lourdes.
Signes
d appel de sous-dosage en estrogènes 
- bouffées
de chaleur persistantes, sueurs nocturnes,
- sécheresse
vaginale,
- asthénie
physique ou psychique, troubles du sommeil.
Dosages
hormonaux 
- en règles,
pas nécessaires, ni lors du bilan initial ,
- ni sous
THS si la patiente est satisfaite de son traitement,
- sauf
si objectif déclaré = prévention de l ostéoporose
:
- le
THS doit permettre une estradiolémie > ou = 50-60 pg/ml.
- le
dosage est fait avant la prise d un cp, à J2 d un
patch.
Densitométrie
osseuse 
- Faut
il faire cet examen systématiquement ? NON
- Intéressant
pour aider une femme hésitante
- prescription
par le rhumatologue le + souvent (ostéoporose connue, fracture ou tassement
vertébral).
Quand
débuter le THS et quelle durée ? 
- A priori,
dès que la ménopause est confirmée (1 an d aménorrhée
?) avant, risque de mauvaise tolérance (sécrétions
ovariennes intermittentes)
- ménopause
installée depuis plusieurs années : THS possible
- durée
du THS ? au moins 5 ans, 7 à 10 ans ? au delà ?
- première
prescription après 70 ans ? efficacité sur l os ?
Envisager
de nouveaux schémas ? 
- prévention
fracturaire et éviter toute ? du risque mammaire,
- stratégie
en 2 temps (C. RIBOT, CHU Toulouse, 1998),
- traitement
de 5 à 7 ans immédiatement à la ménopause,
- puis
traitement tardif (70 ans) sur les femmes à risque fémoral (DO).
- chez
la femme agée, débuter à ½ doses et traitement
sans règles.
Le
LIVIAL (tibolone) : une alternative ? 
- steroïde
d action sélective (SAS)
- métabolisé
au niveau du foie,
- action
strogénique = cerveau, urogénital, os
- pas
d action strogénique = sein, endomètre
- action
androgénique cérébrale (libido).
CONCLUSIONS
- complexité
du fait des effets bénéfiques évidents ou probables et
d effets délétères possibles,
- complexité
de la probable nécessité d une prescription mesurée
dans le temps,
- complexité
du fait de la multiplicité des produits,
- complexité
du fait de nouvelles molécules
.
-
mais
incontournable !